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Autismes, exiles

solszekely

Nous, qui vivons loin de chez nous, marchons avec des pieds un peu légers, un peu détachés du sol, des nostalgies sur le dos. Méfiants du déracinement nous capitulons, néanmoins, devant ce premier exile qui nous à marqué comme humains:


Exilés de la condition de bons sauvages, nous sommes sujets du langage avec lequel nous transitons nécessairement par le monde: rendus fous par les pensées (paroles emprisonnées); malades d’amour (paroles incarnées); épiques, poétiques (paroles métaphoriques); mal entendus (paroles croisées); cherchant les paroles (paroles bafouillées) pour dire l’impossible; connectés (paroles virtuelles); nommés (parolees baptismales); mariés, retraités, gradués (paroles rituelles); récidivistes, récurrents (paroles-symptôme); parlés et parlants


Dans l’autisme cet exil est plus radical. Le sujet autiste, aussi dans cette soupe de langage ou l’on se baigne jour à jour, se trouve seul avec sa langue privée qui souvent ne lui sert pas pour faire le lien avec les autres. Et souvent aussi, se trouve inerme devant les paroles des autres qui sont pour lui présence envahissante, bruit.


Fragment d’un texte publié dans la revue culturelle Raíces al aire, juin 201




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